Écrire le futur : lettres ouvertes à RB-34, alias Herbie de l’US Robots

À la suite au workshop Story Cards, les travaux du programme de recherche Édition Média Design questionnent la création graphique et textuelle avec des IA, et cherchent à imaginer des environnements et univers virtuels en RA et 3D, et édition augmentée.

Résumé : En prenant comme point de départ la nouvelle d’Isaac Asimov Menteur (Liard!, 1941), la recherche s’ancre dans les lois de la robotique et la création partagée avec les programmes d’intelligence artificielle où il est question de se demander comment faire participer la machine à l’écriture, à la narration et à l’image.

Descriptif : Le projet se propose de faire participer la machine à l’écriture d’un texte en réponse à la nouvelle d’Asimov en sélectionnant par exemple un ou plusieurs mots que l’on va venir remplacer par d’autres. L’idée est d’écrire le futur d’un texte avec une IA. Par exemple, le mot « fiction » ou « cerveau » sera systématiquement remplacé par un autre mot et ainsi de suite en fonction du nombre de mots à remplacer. On comprendra par ailleurs que ce travail sur le texte et les mots sert de support à un travail plus approfondi sur les lois de la robotique énoncées par l’auteur, de même, les mots choisis en remplacement tiennent potentiellement lieu de discours, de mise en perspective critique sur le texte. 

Les mots sélectionnés serviront ensuite à écrire les prompts qui donneront  lieu à un travail sur l’image, un « photogramme » du texte ainsi réécrit par l’IA. Le principe des lettres ouvertes est né des multiples réécritures qui trouveront leur forme éditoriale dans un travail numérique multisupports.

Méthodologie plastique et graphique : À partir d’un procédé créatif qui consiste à déplacer des formats afin d’inventer de nouvelles formes, il s’agit de questionner un double processus graphique. Le premier porte sur l’approche critique des images que les IA peuvent produire à partir de prompts. Il s’appuie sur l’ouvrage de Francesco Casetti et Antonio Somaini La haute et la basse définition des images, photographie, cinéma, art contemporain, culture visuelle, et cherche à établir un parallèle avec les images déformées, mutantes et remplies de matières numériques que sont les images issues des IA. Le second porte sur l’appropriation plastique et graphique de ces mêmes images. À partir d’une réflexion sur les matières numériques générées par les IA, il s’agit de procéder à un déplacement d’une technologie à une autre, d’un format à un autre, venant répondre aux questions de narration et d’édition spécifiques au PAD, notamment en se focalisant sur les questions de déplacement spatial. En agissant sur la structure médiatique de l’image, cette mobilité engendre un passage de la 2D des IA vers d’autres environnements qui invoquent la 3D, la RA, le jeu vidéo…
Ces formats numériques interactifs soutiendront une production plastique dont la recherche, par le biais des différentes étapes de ce semestre, questionnera l’esthétique des IA et leurs matières numériques oscillant entre haute et basse définition.